mildred_of_midgard: Frederick the Great statue (Frederick)
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[3-19-2020 ETA: The post below was written before we became aware that there were two very different copies of Thiébault's memoirs. We were using the one rewritten by the editor in 1860, rather than the one Thiébault himself wrote in 1804. So all of the analysis below applies only to the revised edition in 1860. See this post for more details.

The conclusion therefore should be that Thiébault's editor rewrote the passage while looking at Wilhelmine's published memoirs, not that Thiébault had access to an unpublished copy.]

Below, I present the evidence pertaining to the claim that W and T are more closely related to each other than either is to P. What you should be looking for is evidence that W and T are doing the same thing more often that W and P, or W and T. If two include something and one omits it altogether, that, by itself, is not evidence of a shared origin. But if two include the same thing and the third has something different, that is evidence of a shared origin for the two.

You will notice that it's common for W and T to have the same thing and P something different, and for W and P to have the same thing and T to omit it altogether, but not for P and T to have the same thing and for Wilhelmine to have something different or even to omit it altogether.

I'm considering consider the evidence line by line (as opposed to word-by-word, or fact-by-fact), and I group it according to which possible textual relationship it supports and how strongly.




These are the lines where W and T are more similar to each other than to what is written in P. In isolation, each of these is strong evidence that T and W are more closely textually linked to each other than either is to P.

P: On lut à de Katt sa sentence. Katt en entendit la lecture sans effroi.
W: Son arrêt lui fut prononcé le 2 du même mois. Il l'entendit lire sans changer de couleur.
T: La sentence fut envoyée à Berlin. Il l'entendit sans changer de couleur.

P: Je suis résigné, dit-il, aux décrets de la providence & de la volonté du roi; je n'ai point commis de mauvaise action, et si je meurs c'est pour une belle cause.
W: Je me soumets, dit-il, aux ordres du roi et de la Providence; je vais mourir pour une belle cause et j'envisage le trépas sans frayeur, n'ayant rien à me reprocher.
T: Je me soumets, dit-il, aux ordres du roi et aux décrets de la Providence. Je meurs pour une belle cause, et j'envisage le trépas sans frayeur.

P: Le major Schenck des gendarmes eut ordre de conduire Katt à la citadelle de Kustrin.
W: Le lendemain au soir, le major Schenk vint l'avertir que son supplice devoit se faire à Custrin, et que le carrosse qui devoit l'y conduire, l'attendoit.
T: Le major Schenk l'informa que son exécution devait se faire à Custrin, et que le carrosse qui devait l'y conduire l'attendait.

P: Le major Schenck des gendarmes eut ordre de conduire Katt à la citadelle de Kustrin.
W: M. de Schenk, qui monta en carrosse avec lui, aussi bien que deux autres officiers des gendarmes. Un gros détachement de ce corps les escorta jusqu'à Custrin.
T: Et fut accompagné par ce major et deux autres officiers des gendarmes, et escorté par un gros détachement de ce corps.

P: Il resta toute la nuit en prières.
W: Il arriva à 9 heures du matin à Custrin, où on le mena droit à l'échafaud.
T: il descendit de voiture et monta sur l'échafaud.

P: On avoit élevé un échafaud dans la place de la citadelle au niveau de la chambre du prince royal.
W: Le jour d'auparavant, le général Lepel, gouverneur de la forteresse, et le président Municho conduisirent mon frère dan un appartement qu'on lui avoit préparé exprès dans l'étage au-dessous de celui où il avoit logé.
T: Cependant Frédéric venait d'être conduit par M. Municho et par le général Lepel dans un chambre au niveau de laquelle l'échafaud était dressé.

P: Le prince s'approcha d'une des fenêtres.
W: On obligea alors mon malheureux frère de se mettre à la fenêtre. Il voulut se jeter dehors, mais on le retint.
T: Il voulut se jeter par la croisée, à laquelle on l'obligea de se mettre. On le retint.

P: Il se mit ensuite à genoux.
W: En même temps il se mit à genoux.
T: En disant ces mots, il se mit à genoux.

P: Quand Katt fut assez proche, le prince lui cria qu'il étoit bien malheureux d'etre cause de sa mort. Il ajouta ces mots: Plût à Dieu que je fusse à votre place!
W: Que je suis malheureux, mon cher Katt! lui dit-il, je suis cause de votre mort; plût à Dieu que je fusse à votre place.
T: S'il veut pardonner à de Katt! Que je suis malheureux, mon cher de Katt: je suis cause de votre mort; plût à Dieu que je fusse à votre place!

P: Ah! Monseigneur, répondit Katt d'une voix ferme, si j'avois mille vies, je les donnerois pour vous.
W: Ah! monseigneur, répliqua celui-ci, si j'avois mille vies, je les sacrifierois pour vous.
T: Ah! monseigneur, répondit de Katt, si j'avais mille vies je les sacrifierais pour vous.

P: Le corps de Katt demeura tout le jour sur l'échafaud à la vue du prince.
W: Dès qu'il eut repris ses sens, le premier objet qui s'offrit à sa vue, fut le corps sanglant du pauvre Katt, qu'on avoit posé de façon que mon frère ne pouvoit éviter de le voir.
T: Le premier objet qui frappa sa vue fut, par un raffinement atroce, le corps sanglant de son ami, placé de manière à ce qu'il ne pût éviter de le voir.


These are the lines that W and T have in common that are missing from P. In isolation, each of these constitutes weak evidence that W and T are most closely related, because they admit the possibility that P, inspecting the same source as W and T, elected to omit these lines.

P: -
W: Sekendorff entreprit aussi de sauver Katt;
T: M. de Sekendorff voulut aussi sauver de Katt

P: -
W: Il parut un peu étonné de cette nouvelle; mais reprenant bientôt sa tranquillité, il suivit, avec un visage riant
T: Il y monta d'un air riant,

P: -
W: Pendant ce temps, Schenk rendit le même office à Katt; il lui dit en entrant dans la forteresse
T: En arrivant, Schenk lui dit:

P: -
W: "Conservez vontre fermeté, mon cher Katt, vous allez soutenir une terrible épreuve; vous êtes à Custrin, et vous allez voir le prince royal. – Dites plutôt, lui répartit-il, que je vais avoir la plus grande consolation qu'on ait pu m'accorder."
T: "Vous allez soutenir une terrible épreuve: vous allez revoir le prince royal.--Dites plutot, répondit de Katt avec véhémence, que je vais avoir la plus grande consolation qu'on pût m'accorder"

P: -
W: M. de Municho et le général Lepel entrèrent dans sa chambre le matin, un moment avant que Katt parut, et tâchèrent de le préparer le mieux qu'ils purent à cette terrible scène.
T: Et au moment où de Katt arriva on leva le rideau de la fenêtre, qui jusque-là avait été baissé. Quelque chose que l'on eût pu faire pour préparer le prince à cet horrible spectacle, inventé pour l'associer au supplice de son ami.

P: -
W: On dit que rien n'égala son désespoir.
T: Rien n'égala son désespoir.

P: Le prince en le voyant demanda qu'on suspendit l'exécution, & qu'on lui permit d'écrire au roi; qu'il renonceroit solennellement à la succession au trône, pourvu qu'on lui accordât la grâce de son ami.
W: Je vous conjure, au nom de Dieu, dit-il à ceux qui étoient à l'entour de lui, de retarder l'exécution; je veux écrire au roi que je suis prêt à renoncer à tous les droits que j'ai sur la couronne; s'il veut pardonner à Katt.
T: "Au nom de Dieu, s'écria-t-il, retardez l'exécution. Je veux écrire au roi que se juis prêt à renoncer à tous mes droits à la couronne, s'il veut pardonner à de Katt!"

P: -
W: M. de Municho lui ferma la bouche avec son mouchoir.
T: Mais ses pleurs, ses prierès, ses cris ne furent point écoutes.

P: -
W: A peine eut-il proféré ces paroles, que sa tête, tranchée d'un seul coup, roula à ses pieds.
T: Et comme il achevait, sa tête, tranchée d'un seul coup, roula sur l'échafaud.

P: -
W: il y resta quelques heures sans sentiment.
T: Il ne reprit ses sens qu'au bout de plusieurs heures,

P: -
W: Un second évanouissement succéda au premier, et il ne revint à lui qu'avec une fièvre violente.
T: Un second évanouissement succéda au premier, et il ne revint à lui qu'avec une fièvre violente.

P: -
W: M. de Municho, malgré les ordres du roi, fit fermer les rideaux de la fenêtre et envoya chercher les médecins qui le trouvèrent en grand danger.
T: M. de Municho, malgré les ordres du roi, fit fermer les rideaux de la fenêtre et envoya chercher les médecins qui le trouvèrent en grand danger.

P: -
W: Il ne voulut rien prendre de ce qu'ils lui donnèrent.
T: Il ne voulut rien prendre de ce qu'ils lui ordonnèrent.

P: -
W: Il étoit tout hors de lui et dans de si grandes agitations, qu'il se seroit tué si on ne l'en eût empêché.
T: Ils était hors de lui, et dans de si violentes agitations, qu'il se serait tué si on ne l'en eût empêché.

P: -
W: Ses violentes convulsions ne se calmèrent que lorsque ses forces furent épuisées.
T: Ses convulsions ne se calmèrent que lorsque les forces furent épuisées.

P: -
W: Les larmes succédèrent à ces terribles transports.
T: Les larmes succédèrent alors aux plus terribles transports.

P: -
W: Ce ne fut qu'avec une peine extrême qu'on lui persuada de prendre des médicines: on n'en vint à bout qu'en lui représentant qu'il causeroit encore la mort de la reine et la mienne, s'il persistoit à vouloir mourir.
T: Ce fut avec une peine indicible, et en lui représentant qu'il causerait la mort de la reine et celle de sa soeur Wilhelmine, s'il persistait à vouloir mourir, qu'on vint à bout de lui faire prendre quelques remèdes.

P: -
W: Il conserva, pendant long-temps, une profonde mélancolie, et fut trois fois vingt-quatre heures en grand danger.
T: Il conserva longtemps une profonde mélancolie, et fut trois fois vingt-quatre heures à toute extrémité.


These are the lines where P and W are more similar to each other than to what is written in T. In isolation, each of these is strong evidence that P and W are more closely textually linked to each other than either is to T.

P: mais le roi demeurra inflexible.
W: mais le roi resta inflexible.
T: mais Guillaume fut inexorable.

P: Un de ses domestiques voulut lui bander les yeux. Il n'est pas nécessaire, dit-il.
W: Un de ses domestiques voulut lui bander les yeux, mais il ne voulut pas le souffrir.
T: Sans permettre qu'on lui bandât les yeux.

P: Il leva les yeux, & dit: Mon Dieu, je remets mon ame entre vos mains.
W: Alors, élevant son âme à Dieu, il s'écria: Mon Dieu! je remets mon âme entre vos mains.
T: Il s'écria: “Mon Dieu, je mets mon âme entre vos mains.”

P: Le prince royal ne put point soutenir ce spectacle: il tomba en foiblesse.
W: Il n'y étoit plus; une forte foiblesse qui lui étoit survenue,
T: A ce terrible moment, Frédéric était sans connaissance.



These are the lines that P and W have in common that are missing from T. In isolation, each of these constitutes weak evidence that P and W are most closely related, because they admit the possibility that T, inspecting the same source as P and W, elected to omit these lines.

P: Il parut entièrement résigné, & donna des grandes marques de repentance de ses désordres passés;
W: [long speech]
T: -

P: Peu de temps après Katt parut en habit brun; car ayant été dégradé, il n'osoit point porter d'uniforme.
W: On lui apporta un habit brun tout uni, qu'on l'obligea de mettre. J'ai oublié de dire qu'on en avoit donné un pareil à Katt.
T: -

P: Tout cela avoit été fait aux yeux du prince royal, & il n'avoit pas douté que ces tristes apprêts ne fussent pour lui. Il y fut confirmé le lendemain au matin, en voyant entrer dans sa chambre Loepel, commandant de la citadelle. Mais cet officier ne le laissa pas long-temps dans l'erreur.
W: Cette vue et l'air attéré de Munico firent croire à mon frère qu'on alloit lui prononcer sa sentence de mort; et que ces apprêts se faisoient pour lui; ce qui lui causa une violente agitation.
T: -

P: l'échafaud, qui étoit couvert de drap noir.
W: Lui fit voir un échafaud tout couvert de noir.
T: -

P: Tout cela avoit été fait aux yeux du prince royal, & il n'avoit pas douté que ces tristes apprêts ne fussent pour lui.
W: Cette vue et l'air attéré de Munico firent croire à mon frère qu'on alloit lui prononcer de mort; et que ces apprêts se faisoient pour lui; ce qui lui causa une violente agitation.
T: -

P: On le porta sur son lit.
W: Avoit obligé ces messieurs de le porter sur son lit.
T: -


These are the lines that P and T have in common that are missing from W. In isolation, each of these constitutes weak evidence that P and T are most closely related, because they admit the possibility that W, inspecting the same source as P and T, elected to omit these lines.

P: Tous ses parens, à le tête desquels étoient son aïeul le maréchal de Wartensleben & son père qui etoit lieutenant général, la demandèrent aussi avec la dernière instance
W: -
T: De Katt appartenait en effet à une famille nombreuse, puissante et très-considérée. Il était fils unique du feld-maréchal de ce nom. Toute cette famille revint à plusieurs reprises, et fondant en larmes, se jeter aux pieds du roi, demandant grâce pour un jeune homme auquel la ville et la cour entières prenaient le plus vif intérêt.


In sum, there are three possibilities for which two texts are most closely related: P and W, P and T, or W and T. Here is a tallying up of the instances of strong and weak evidence for each:

W and T
Strong: 11
Weak: 18

P and W
Strong: 4
Weak: 6

P and T
Strong: 0
Weak: 1

We see from these numbers that W and T are clearly most closely related. Additionally, W is quite likely to be more closely related to P than to T, in that it's not impossible that T is merely omitting lines in P by chance, but it's unlikely. The one commonality unique to P and T is confirmed by external evidence (Katte's relationship to his father and grandfather and their failed interventions) and could have been obtained independently. It's not a true shared innovation.

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